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Une petite histoire de primipare (suite)

Pendant mes 9 longs mois de grossesse, je m'étais renseigné à fond sur l'accouchement, je savais ce que je voulais et ce que je ne voulais pas.

Entre la théorie et la pratique, pour cette chose là plus particulièrement, il y a tout un monde.

Surtout si c'est un premier accouchement...

Mon projet de naissance était de:

- Attendre et gérer jusqu'au dernier moment avant de partir.

- Tenter le sans péri ou tenir le plus longtemps possible avant de la réclamer si je tiens pas.

- Accoucher sur le coté car le passage du bébé est facilité

- Attraper le bébé et finir de le sortir moi même

- Faire la tété d'accueil...

Vingt deux heures trente

La fin du trajet était très dur, je ne pouvais pas m'asseoir car je sentais que mon bassin s'écarter.

L'homme avait trouvé une place juste devant les portes de l'hôpital, et heureusement car sinon il me fallait un fauteuil roulant (tu te moques?).

L'objectif suivant était de m'aider à sortir de la voiture, parce que pour me soulager, j'avais mis les pieds sur le tableau de bord pour faire en sorte que mes fesses ne soient pas en contact avec le fauteuil.

Je te laisse un moment pour visualiser...

L'homme qui ne savait pas par ou m'attraper, commencait à perdre patience ou à paniquer, je ne sais pas trop, mais je me souviens qu'il m'avait un peu gronder car je ne voulais plus sortir de la voiture, je voulais accoucher comme ca et puis c'est tout!

Ce jour là d'ailleurs, j'ai été impressionné par la poignée du plafond de la voiture, car je suis resté pendu dessus pendant que l'homme me sortais les jambes, raide comme une planche.

J'étais persuadé que si je desserrais les jambes, j'allais le démouler sur place.

Une fois debout, mon mode survie s'est activé, je me suis mise à courir avec la grâce d'un hipopotame debout sur ses pattes arrière, visiblement le rendu était affolant car chéri me demanda

d'arrêter et de l'attendre....

L'étage maternité atteint, une sage femme attendait de pied ferme et me conduisit en salle de travail. Elle me posa toute une batterie de questions pendant que je m'installais comme je pouvais.

Pose du monito et contrôle du col..... verdict....

" bon... madame... votre col est légèrement effacé et vous êtes dilaté à 1 !"

" WHAAAAAAAT, NON C'EST PAS POSSIBLE? FAITES QUELQUE CHOSE, JE VAIS PAS Y ARRIVER"

"Je vais vous faire une piqure sur la fesse pour vous soulager puis je vous conduirez à votre chambre"

Je n'en voyais plus le bout de cet accouchement, ca a était un travail laborieux.

Depuis 9 du matin, j'enchainais les contractions à 3 min d'intervalle, avec une douleur qui ne faisait que s'accentuer.

Une fois dans la chambre, la piqure m'avait légèrement soulagé, je retrouvais un peu plus mes esprits entre chaque contraction.

Marche - Ballon - Positions diverses et variées - Marche - Ballon - Respiration

Sur la fin, tellement épuisé, j'arrivais à m'endormir entre chaques contractions en position papillon sur le lit. L'homme s'était endormi à la minute ou la sage femme avait quitté la chambre, aucun problème pour lui.

Trois heures du matin

Une douleur plus intense m'arracha à mon micro-sommeil.

"oh la la la, chéri?... CHERI! CHERIIIIIII !!"

" .... hum quoi?"

" APPUI sur le bouton VITEUUUH"

"c'est lequel?"

"je sais pas essai les tous !!! VITEUUUUH"

Après que la lumière de la chambre ce soit éteinte 3 fois, chéri trouva enfin le bouton!

La sage femme arriva comme une fleur.

"oui?"

" ca va pas, la douleur a changé, j'ai pas la même sensation, ca va pas du tout, j'ai la nausée, oh lalala"

"allongez vous je vais regarder.... oh oui effectivement bébé ne se présente pas comme il faut!"

"WHAT comment ça? (conasse ca t'amuses de me faire peur??)"

" on va passer en salle de travail mais avant mettez cette blouse"

" ..... elle a un problème votre blouse, non?"

" non elle est comme ca"

La traversée du couloir suspendu au cou de chéri et de la sage femme, avec ma lune exposée aux yeux de tous, dura une éternité.

Bébé avait une position qui m'empechait presque de marcher, il regardait "en l'air" alors qu'il devait regarder "son nombril".

Arrivé dans la salle de travail, toute une équipe s'affairait autour de moi, chéri devait attendre dehors. Pendant qu'on m'installais sur lit, je commencais à lacher prise et je me sentais partir.

Entre temps on m'installa une perf car j'étais déshydratée et à bout de force, je n'arrivais même plus à me redresser, je crois que j'en avais plus l'envie en fait, mon esprit s'évadait car la douleur était trop forte, j'en avais marre.

Entre chaque micro-malaises, mes yeux s'entrouvaient sur les lumières au dessus de moi et cette couleur blanche, éblouissante me bercais.

Je me rassurais en me disant que tout serait bientôt terminé, que si je gardais les yeux fermé ca irait mieux, je ne voulais pas retourner "dans la réalité".

Je commencais à réaliser que je ressortirais de cette salle avec bébé dans les bras...

"Hey"

Cette voix familière me sorti de ma torpeur et la douleur reprit le dessus.

" tu es dans un sale état quand même!" constatait chéri

" TAGUEULE!"

" MONSIEUR LE PERE DURALE AU SECOURS!"

"euuh je crois qu'elle réclame une péridurale"

" NON JE SUIS SÛR! ELLE VEUT LA PERIDURALE AU SECOURS QUELQU'UN "

En attendant la péridurale, je luttais pour pas tomber dans les pommes car je n'avais plus assez de force pour encaisser la douleur. Examen du col, 3 cm, le désespoir ne me quittais plus.

La pose de la péridurale a était laborieuse, l'anesthésite c'est loupé et a du me piquer deux fois.

Si je savais à ce moment là que la péridurale ne marchait pas chez moi, je serai parti en courant...

"Tu n'avais qu'à fuir tant que tu le pouvais encore maintenant affronte ta réalité, ton avenir..." me répétais sans cesse cette petite voix dans ma tête.

Une fois l'anesthésiste parti, l'attente du soulagement était interminable...

Les sages femmes me disaient d'être patiente. Cette douleur indescriptible ne s'arretait pas.

Les heures passaient et du personnel défilait pour me coacher.

La douleur ne s'est jamais arrêtée...

Huit heures

Changement de personnel. Présentation de la nouvelle équipe qui allait m'accoucher.

Je gère la douleur comme je peux.

Examen pour voir le col et la position de bébé.

Col 5 cm et bébé n'a pas bougé. On me demande de changer de position pour aider bébé.

Je m'éxécute. Les deux dernières heures seront les plus violente, je vous abrège donc ce passage.

Neuf heures cinquante

Le monito se met à bipper, c'est pas bon ça!

Dans la seconde, trois sages femmes déboulent dans la salle.

Examen. col dilaté à 9. Préparation du matériel.

"Madame il va falloir pousser, votre tension n'est pas bonne et bébé ne supporte plus le travail, on va vous aider, utiliser vos dernières forces pour rester consciente!"

Pendant qu'on me met sous oxygène, je jette un rapide coup d'oeil au monito. Les battements du coeur de mon bébé oscillaient entre 0 et 12 (alors qu'il y avait 2 min c'était vers 137 bpm).... ok. POUUUUUUUSSSSSEEEEEE !

Inspire - Pouuuuuusssseee - Inspire - Poussseeee

Mais rien ne bougeait.

Et là, début du cauchemar éveillée.

Je vois les forceps et les ciseaux se faire déballer.

Mise en place des forceps comme si j'étais un objet qui ne ressentait rien, et je tire à gauche et je tire à droite, il m'a déchirée puis coupée. Les sages femmes ont continué leur travail, elles me tenaient pour ne pas que je regarde.

La douleur déjà rien que ca... tu sais, celle qui te fais révulser les yeux, te mordre la lèvre jusqu'au sang....je sentais la contraction qui arrivait et je savais bien ce qu'il me restait à faire... Pousser. Je n'ai pu pousser qu'une seule fois. Tout le reste du temps, je n'ai rien pu faire d'autre qu'hurler, hurler et encorehurler ...

Dix heures.

A ce moment là, deux cris se sont mêlés l'un à l'autre...

Le mien et celui de mon fils.

Ce que je peux te dire, c'est que l'on a arraché mon fils de mes entrailles. Je ne vois pas d'autres mots. Tout c'est brutalement accéléré, que l'homme n'a pas eu d'autre choix que d'assister à ca.

Après avoir sorti en force mon enfant, il me l'a balancé sur le ventre alors que j'étais en plein bad trip (la guerrière avait pris des vacances à ce moment là).

C'est atroce de le dire et encore plus de l'écrire, je n'ai pas pu l'accueillir...

La tête en arrière, les yeux fermés, la gorge sèche, les bras qui pendaient, je n'ai pas réussi à enlacer mon enfant. Mon petit ver tout nu se tortillait sur mon ventre en hurlant tout ce qu'il pouvait et je n'ai rien fais.

L'homme me disait de le prendre, de le regarder, de le toucher, de le rassurer. Rien.

J'ai juste senti une larme coulait sur ma joue quand la sage femme me l'enleva.

Et le cauchemar reprit pour moi.

On peut se dire que c'est la fin, que maintenant cette douleur va cesser. Non.

Alors oui, le plus dur a été fait mais il restait encore à recoudre... Et le gynéco dans toute sa grandeur a commencé à me recoudre sans prendre la peine de faire une anesthésie locale.

"Pas besoin Madame, il n'y a pas beaucoup de points à faire"

"ah bon.... si tu t'approches encore une fois de moi je te casse la mâchoire !!"

"ATTACHER lui les jambes!!"

7 points plus tard je prenais mon fils dans les bras et nous nous regardions pour la première fois...

Je lui souffla mille pardons pour cette violente arrivée,

il me pardonna en me serrant le petit doigt

3kg970 pour 53 cm.

Bilan: un accouchement FORMIDABLE ... ahah non, j'ai plus que morflé et mon projet de naissance n'a pas était respecté mais vu l'urgence de la situation, je les remercient pour leur efficacité car aujourd'hui je peux vous le raconter et mon zoubida pendant ce temps là fait des bonds sur le canapé.

Quand il n'y en a plus, il y en a encore ...
Un mot doux et pailleté à me dire peut être?

Tu savais que

             About me

Une famille à la main verte, un poil dégourdie et volontaire de mieux faire pour la planète.

Deux bébés bio en Deux ans donc, oui, mon utérus à foutu le camp et des animaux en pagaille.

 

Ici la vie est simple mais chouette.

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