Une petite histoire de primipare
Je vous parle d'une autre époque, d'un autre monde où ma maison était encore dans son jus avant nos travaux de rénovation.
Je vous parle d'avant la naissance du premier zoubida, ou je prenais des douches longues et chaudes sans public, j'allais au toilettes sans public aussi... fin bref la LIBERTE quoi !!
matin du 14 janvier 2014,
Mon homme part bosser pendant que moi je finis de faire ma baleine échoué dans le lit.
Il est 8h30 et mes trois poilus ont une envie de pipi urgentissiiiimmmme donc ni une ni deux ils t'ouvrent les portes et viennent te le dire à coup de truffe....
Evidemment douceur et délicatesse, je me prends une truffe dans l'œil, un roulage de pelle et un pincement amicale sur la fesse droite!!
Réveillé par tant de douceur, je tente de m'extirper du lit.... j'ai bien dit JE TENTE... non parce que la grossesse c'est tellement merveilleux sur la fin, tu vois plus tes pieds, toutes tes extrémités ressemblent à tout sauf à des extrémités, du genre knackis pour les doigts, boudins pour les doigts de pieds, jambonneau pour les cuisses etc... et tu as mal partout.
J'associe même la grossesse au Carlin, mais si, tu sais le chien qui bave, qui ronfle, qui grogne, qui a du mal à marcher, qui s'étouffe et qui a des bourrelets. La grossesse, c'est tout pareil.
Donc en mode mondoshawan borgne, je vais ouvrir la porte à mes loups et je file sous la douche.
Pour le moment Rien à Signaler, juste un ventre tendu, Comme tous les jours depuis quelque temps.
Je fais mon bol de céréales XXL ... (beh oui j'ai un bébé à nourrir), je prends ma fit ball et je vais manger sur la table basse car il m'était impossible, pour mes 2 grossesses d'ailleurs, de m'assoir sur une chaise à table.
Je commence mes mouvements de rotation du bassin tranquillement tout en dévorant mes céréales, quand tout à coup, un pincement assez violent sur le coté droit du ventre me fais ressortir les céréales par le nez.... il est 9h30.
A ce moment ton cerveau tourne à 10 000 en te disant " TEL TON HOMME! PREND LA VALISE! COURS!... NON COURS PAS! TU ES UNE GUERRIERE OU PAS? CALME ...
AU SECOUUUUURRS JE VAIS ACCOUCHER AU MILIEU DE LA CAMPAGNE TOUTE SEULE MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAAA".
Si toi aussi quand tu as un bobo tu consultes ton ami google tapes dans tes mains!!
Google me dit de ne pas paniquer et de compter le temps entre chaque contractions, alors je compte avec ma super application pour femme enceinte:
contraction.... 3 min... contraction... 3 min... contraction... 3min...
"AUUUUUUUU SECCOUUUUUUURR JE VAIS ACCOUCHER"
ok je préviens chéri que ca commence:
" oui chéri, c'est pour aujourd'hui ...."
" oui mon coeur, je t'ai déjà dit qu' il devait passer!"
" ..... comment tu sais ça? t'es devin?"
" non mon coeur, on te préviens par mail ou courrier de nos jours!"
" ..... hummm je ne savais pas que tu avais reçu par mail la date de naissance de ton fils! ça aurait été sympa de me prévenir!"
" ..... hein.... mais.... NOON? TU ACCOUCHES? TU VAS ACCOUCHER? ATTENDS ATTENDS MOI HEIN J'ARRIVE !!"
" no panique, on avise à midi quand tu rentres!"
Midi.
Mon homme rentre et me demande un rapport détaillé.
Toujours la même rythmique mais la douleur s'est légèrement accentuée alors il décide de rester.
Quinze heures.
On décide de partir à la maternité car les contractions sont toujours aussi régulières et de plus en plus douloureuses.
On arrive. Pas besoin d'un plan, j'ai fais la préparation à l'accouchement, je sais où on accouche c'est bon!!
A ce moment là j'entend cette petite voix dans ma tête qui me dit "fuie tant que tu le peux encore..."
On m'installe, un monito, contrôle du col, ... à peine dilaté... WHAT?
"eh oui madame, vous souriez encore, rentrez chez vous ça ne sera pas pour aujourd'hui ni pour demain!"
Une envie de lui mettre le tube du gel lubrifiant dans le nez et d'appuyer car JE SAVAIS que c'était soit pour aujourd'hui ou demain matin au plus tard, je le sentais...
Seize heures
Guerrière que je suis (ou pas), on rejoint quand même belle maman pour la signature de sa nouvelle maison.
Pendant la visite, les contractions se sont clairement intensifiées et les murs de la maison devenaient mes amis car la position debout m'étais limite insupportable.
J'avais envie de me mettre à quattre patte pour me soulager mais je voulais rester digne devant mon public puis je ne voulais pas perturber la petite agent immobilière qui faisait sa première visite de maison.
Pour fêter l'achat, mon homme propose un repas à la maison!!!
WHAT? et si je le baillonait et le mettait dans le coffre?
L'envie de me mettre à quattre patte et de beugler comme une vache espagnole était soudain devenu si forte.... mais je continuais de résister en me promettant de le faire à la minute ou ils étaient partis.
Dix neuf heure.
Très clairement j'ai mal, chaque pas m'arrache une grimace!
Je suis une guerrière j'ai dit !! alors je fais comme je peux en m'appuyant sur le plan de travail pour préparer le repas et je confectionne même un gateau au chocolat.
pfiouuu je me suis épaté ce jour là!!
En passant à table, je commencais à atteindre mon seuil de tolérance à la douleur et il fallait que je me concentre sur le fait de bien respirer et de pas trop faire le spectacle.
Je grignotais les yeux fermés (oui oui c'est possible) tout en respirant profondément, je sentais qu'on m'observais et tout le monde chuchotait presque.
A ce moment là, je commencais à m'enfermer dans ma bulle et j'essayais de gérer comme je pouvais pendant que tout le monde s'éclipsait....
Vingt et une heure
La porte n'avait même pas encore claqué, que j'étais déjà à genoux en train de beugler littéralement, ce qui amusait beaucoup les chiens d'ailleurs.
L'homme, qui à ce moment là, balisait un peu essayait de me mettre en pyjama.
L'exercice était de lever une jambe ou un bras entre chaque contraction.
LA GALEREEEEEUUUHHH!
Je voulais attendre le dernier moment pour y aller car c'était tellement frustrant de se faire renvoyer à la maison....
Un quart d'heure plus tard, une fois en pyjama et dans le lit, je commencais à vraiment perdre pied. La fatigue prenait le dessus tandis que mon courage foutait le camp.
La nausée et des tremblements apparaissaient, c'était mon signal à moi qui disait GO GO GOOO.
Vingt deux heures
Après un bisx à mes poilus, je descendais direction la voiture.
L'homme roulait dans la nuit. Tout était calme. Je pouvais apercevoir, de temps en temps, de la lumière, qui s'échappait des maisons en me demandant ce qui pouvaient bien maintenir les gens éveillés...
Chaque bosse, chaque trou étaient d'une violence extrème car j'avais l'impression que mon ventre allait exploser, comme une boule de bowling qui tapat contre les paroies de mon utérus.
J'étais dans ma bulle, les yeux fermaient, quand tout à coup, je me suis mise à distinguer une lumière puissante au travers de mes paupières.
C'était la pleine lune.
à suivre ...
